„Spyre me vint à l’esprit alors que je concevais une sculpture pour une place de Londres, qui devait être visible de presque partout et devait à mon avis observer les environnements d’une manière active. Ainsi me vint l’idée d’installer une caméra dans sa flèche. Les sections entre chaque segment coupées en biais, donnaient alors une coupe transversale ovale. Cela signifie ici qu’il y ait comme une sorte de mouvement de charnière ininterrompu de la base à la flèche, non influencé par les mouvements quasi-acrobatiques exécutés par quatre moteurs fonctionnant tous d’une vitesse différente. Sachant que chaque „coude“ tourne d’une vitesse différente, Spyre n’est jamais semblable. Le lieu d’exposition a changé de place: elle s’éloigne de la place publique pour retrouver l’intimité d’une cour intérieure, où la sculpture sera certes aussi contemplée mais où elle pourra aussi elle-même beaucoup contempler les murs de la cour intérieure, le mouvement des gens, etc. – Elle ne s’ennuiera sûrement pas...
Pendant le développement de Spyre, nous avons produit dans notre studio un certain nombre de maquettes, pour lesquelles nous avons utilisé des aimants servant de jointures articulées. »Cela fera certainement une superbe lampe de table – faisons-le tout simple-ment. Et si on demandait plutôt à Ingo. Il s’y connaît tellement mieux en luminaire que nous!« Heureusement la réaction de Ingo a été tout de suite très enthousiaste. Nous échangeâmes nos idées avec Ingo et son équipe et nous nous sommes rencontrés peu de temps après à Milan, où nous avons déjà pu voir un très impressionnant prototype de la lampe. C’est fantastique que le système de jointure aimanté reste inchangé – et bien sûr aussi sa superbe lumière chaude, orientée dans toutes les directions – vers le lointain, vers le haut mais aussi sur elle-même.
La sculpture ne ‚voit‘ certes plus, mais elle projette de la lumière sur des objets. C’est assez amusant que les deux premiers exemplaires de la lampe aient été envoyés à la Royal Academy pour l’exposition estivale, soit à moins de 100 mètres de la grosse sculpture originale ...“
Ron Arad, Londres
Juin, 2016